Talsinia
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C'est un beau jour pour mourir

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Message par Autorité Mer 16 Nov - 6:27

9eme jour du premier mois d'été 1139, sur la Grand' Place
petit descriptif disponible ici : tour d'horizon


Depuis trois jours on ne parlait plus que de ça en ville. L'annonce qui proclamait l'exécution prochaine de l'ennemie publique du moment était dans toutes les bouches. On allait enfin savoir ! Cela promettait un beau spectacle. Les exécutions n'étaient pas très nombreuses à Talsinia, et une aussi grosse mise en place laissait présager un bon divertissement. Car c'était cela pour beaucoup, un divertissement.

Pour d'autres en revanche, c'était bien plus que cela. Il y avait en jeu, dans cet événement, la vie d'une femme, mais aussi toutes celles qui composaient une communauté, une population. Pour les Réprouvés, il y avait derrière cela le sort des leurs, les miséreux. Une fois la coupable punie, leur vie redeviendrait-elle plus paisible ? Pour les Libérés, qui avaient eu le droit à un discours de la part de leur meneur pour leur expliquer ce qui s'était passé, il s'agissait de retrouver le paix pour leur société. Mais aussi et surtout pour Talsinia. Les moissonneurs et les artisans voyaient là un juste retour des choses. Un possible rétablissement de l'équilibre, certes précaire, qui existait avant qu'une femme ne déclenche la colère des leurs. Bien que les affrontements ayant fait suite au meurtre dont elle était l'auteure ne soient pas de la seule responsabilité de Gaal, elle incarnait le bouc dont on pouvait faire l'émissaire de tous les actes de violences perpétrés entre les deux communautés. Quant à l'Autorité, il s'agissait surtout de montrer que les actes criminels ne restaient pas impunis.

Et pour la Garde, cela représentait un jour de travail intensif. Car tous les effectifs étaient mobilisés. Les journées de repos avaient été supprimées et tous les gardes avaient été affectés à des postes de sécurité ou de surveillance. Si certains avaient été maintenus à la Maison de la Garde, et qu'on avait conservé les rondes de garde, le reste des effectifs, jeunes en formation et Service Civique compris, se trouvait sur la Grand Place ou dans les alentours. Peveril Laundry, le général de la Garde lui-même, était de service sur la place. Ordre avait été donné de ne refuser l'accès de la place à personne. Pour quelques heures, les hors la loi bénéficiaient d'une amnistie tant qu'aucun acte illégal grave n'était commis ouvertement. Si besoin il y avait d'intervenir, la consigne voulait que cela soit fait le plus discrètement possible. Il ne fallait aucun incident.

Et puis il y avait ceux qui profitaient de l'occasion. Deux établissements avaient le privilège de se trouver là. Les patrons de l'Auberge du Voyageur et de l'Oie Grasse étaient bien décidés à tirer profit de l'événement. Des tables avaient été installées dehors, et le prix des boissons subissaient pour les quelques heures qui venaient une petite taxe supplémentaire. Les chambres avec vue sur la place coûtait quant à elle moitié plus cher.

Il y aurait du malheur et de la douleur, ce matin là, de la colère aussi, et un sentiment d'injustice chez certains, mais pas pour tout le monde.


La place était comble plus d'une heure avant l'exécution. La foule se pressait, nombreuse, pour voir mourir la Réprouvée. Ceux qui l'avaient pu, s'étaient procuré une vue imprenable par les fenêtres des bâtiments donnant sur la place, on voyait même quelques silhouettes sur les toits. Certaines manifestement de la Garde, les autres bien plus sûrement des Réprouvés. La haute noblesse disposait de son propre espace, au début nettement délimité mais rapidement rejoint par la foule trop avancée. Seul un espace bien net avait été conservé par un cordon de gardes autour de la tour du clocher et de l'estrade. Et sur cette estrade où Gaal devait venir mourir, cinq sièges avaient été installés. Massifs mais sans fioriture, imposants seulement par leur taille le pouvoir de l'Autorité.



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Message par Kelan Mer 16 Nov - 21:32

Le grand jour était enfin arrivé. Malgré la connotation joyeuse du terme qui était employé par les Réprouvés pour nommer la date de l'exécution de Gaal, le voleur ne voyait rien d’heureux dans l’évènement qui arrivait. Il était surtout un signe publique d’échec des Réprouvés de ne pas avoir su tenir la jeune femme. Même s’il avait voté pour de la transparence, tout ce qui s’en était suivi ne pouvait être défini comme un succès. Mais ce qui était fait était fait. L’Eminence avait insisté pour que personne ne fasse de vagues en ce jour, et elle s’était assurée de contenir les débordements, comme en attestait la récente mission qu’ils s’étaient vus confiée, Ayzebel et lui.

Précautionneux, l’homme avait distillé ses ordres aux siens, chargeant l’un de guetter depuis les toits, et les autres de laisser traîner leurs oreilles parmi la grande foule attendue. Il aurait préféré que Naskia demeure dans le labyrinthe plutôt que de se balader tranquillement aux yeux de tous, mais elle avait si énergiquement refusé sa recommandation qu’il s’en était senti les poings liés. Kelan espérait qu’elle arriverait malgré tout à faire profil bas.

Plus d’une heure avant l’instant fatidique, le Réprouvé se mêla à la foule déjà nombreuse. Il le voyait, les meilleurs places s’étaient arrachées à prix d’or et les commerçants avaient profité avec avidité du divertissement du jour. L’Autorité, quant à elle, s’était contrainte à un peu de souplesse avec les malfrats. Beaucoup y avaient vu une certaine générosité à fermer les yeux pour cette journée, Kelan y voyait un acte plus intéressé qu’ils ne laissaient transparaître. En exécutant Gaal en place publique et en permettant à tous d’y assister, l’avertissement serait reçu par un plus grand nombre. Le chef de bande avait ordonné avec fermeté que toutes leurs activités soient suspendues pour la journée malgré la trop belle opportunité offerte par la masse compacte venue assister à la fin d’une des leurs.

Au milieu de Réprouvés, de Libérés, de nobles et de gens plus simples, Kelan lança un œil furtif vers les toits. Il aurait préféré être là-haut, à observer les mouvements de foule. Mais il lui fallait être avec les autres, pour agir rapidement en cas de besoin. Cependant, il ne s’attendait à rien de plus que quelques gentilles échauffourées. Rien qui viendrait des siens. Il parcourut la foule du regard, en attendant que l’exécutée soit amenée. Kelan se surprit à chercher quelqu’un.


Dernière édition par Kelan le Sam 26 Nov - 11:09, édité 1 fois
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Message par Indis Jeu 17 Nov - 16:19

Jour J de l’exécution. Le grand jour... Enfin! Comme si il était réjouissant de regarder mourir quelqu'un. Ho quel spectacle vraiment que de regarder une tête tomber et rouler au sol comme une vulgaire balle. Un théâtre, avec réalité augmentée! Les acteurs sont des pros et celui du premier rôle n'est même pas rémunéré. Les Talsinniens qui pensaient cela n'étaient pas à blâmer, non. Ils voyaient en Gaal LA meurtrière qu'il fallait punir. Une vie pour une autre. Ce n'était que rendre justice. C'était le grand jour pour eux. Eux allaient avoir de quoi rassasier leur appétit vengeur.
Pour d'autres ce 9ème jour d'été étaient un jour pitoyable. Et je rejoignais bien là les pensées de ceux-ci. Ôter la vie de cette façon était d'une infinie tristesse. Si je n'avais pas été envoyée ici en mission, jamais personne n'aurait vu le bout de mon nez. La veille notre meneur nous avait réuni afin que chacun sache de quoi il en retournait et ce qu'il attendait de nous. De moi. J'étais certes pour qu'une sentence soit appliquée car les actes qu'avait commis Gaal étaient d'une cruauté extrême mais je n'admettais pas qu'elle soit rendu publique. L’Autorité devait y voir un avertissement donner à tous. Une leçon à méditer.

J'étais donc ici à prendre mon bain de foule au milieu de tous. Réprouvés, Nobles, Artisans et Cultivateurs... Tous statuts sociaux confondus et unis pour ce jour si... Minable. Certains avaient cassés leur tirelire pour s'offrir des chambres avec fenêtre sur vue de la grand'place afin d'être certain de ne rien rater. D'autres s'étaient installés sur les toitures. Il y avait même des enfants qui courraient en tous sens. On se serait presque cru au festival!

Je reste en retrait adossée contre le mur d'une maison, je n'ai point besoin de mes yeux pour voir. J’aperçois tout juste l'estrade de ma place mais cela me suffira pour accomplir la mission que je me suis lancée. Quand à celle qui m'a été donnée, pour le moment, à une heure de l'arrivée de la condamnée, la foule -en délire- ne présage aucune rébellion. Pas même de la part des Réprouvés qui ont eut des ordres. Et qui comme la Libéré que je suis, inspectent pour ne pas qu'il y ait des débordements.


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Message par Azuryth Illïyan'Mu Jeu 17 Nov - 22:35

 C’était le branle-bas de combat depuis le matin. Les grands chefs étaient tous présents et avaient donné leurs ordres à tous les gardes. Tous, sans exception. Azuryth avait reçu une escouade de dix hommes et avait été envoyé en périphérie de la place, sur l’un des accès les plus empruntés. Grâce à cette position, il avait une vue dégagée sur l’estrade et sur la place, lui permettant de pouvoir guetter tout problème.
Ses ordres étaient simples : être disponible si nécessaire, et être discret.

 Il avait réparti son escouade en plusieurs petits groupes. Un groupe de deux gardes avec arbalète était positionné sur un toit afin d’observer à la longue-vue les autres toits et fenêtres pour empêcher toute attaque « aérienne ». Trois autres groupes de deux s’occupaient de gérer le flux des passants et de patrouiller afin de calmer les ardeurs des voleurs. Un autre garde se retrouvait à faire des allers-retours afin de s’enquérir des observations de chaque escouade, et un dernier garde restait près de son lieutenant. Azuryth se trouvait non loin du groupe des deux observateurs du toit, prêt à les rejoindre au cas où.

 Malgré le plan potentiellement bien ficelé des huiles de la Garde, il se méfiait. Les réprouvés étaient dangereux, les libérés aussi, mais les nobles encore plus. Et en cette journée d’exécution, le Conseil serait aux premières loges et serait ainsi une cible facile pour un meurtre, malgré le cordon de gardes. Sans parler des artisans et cultivateurs encore mécontents. Ça allait être une journée tendue.

 Toutefois, Azuryth gardait son air totalement neutre et impassible, ce qui avait tendance à rassurer en partie ses hommes. Après tout, si le chef n’était pas nerveux, pourquoi le seraient-ils ?

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Message par Nil Ol'Shullan Dim 20 Nov - 20:37

Ce n'était pas par plaisir que Nil était là, perdu dans la foule en compagnie de sa famille. Que Gaal reçoive enfin la monnaie de sa pièce lui plaisait, il ne pouvait le nier, un genre de plaisir pervers dont il aurait pu avoir honte en d'autres temps, mais il aurait surtout préféré que les choses n'en arrivent pas là. Agréablement entouré de ses parents et de sa sœur, il voyait, là bas, la famille Onevin. Jasmuine, veuve du tristement célèbre Laneb, avait les yeux humides, bien qu'aucune larme ne coulât sur ses joues. À ses côtés, ses enfants avaient le regard dur. Bern surtout, son fils aîné, dont le regard noir aurait pu tuer Gaal dès son arrivée si un tel pouvoir avait existé. Nil aurait aimé faire quelque chose pour eux, malheureusement il lui fallait garder l'anonymat, le condamnant à voir cette famille souffrir.

Difficilement, il parvint à détacher les yeux de ce déchirant spectacle et se mit à chercher dans la foule des têtes connues. Il en repéra certaines, mais celle qu'il désirait voir par dessus tout n'était nulle part visible. Indis avait-elle trouvé le courage de venir ? Impossible à dire dans une telle foule. Et tandis qu'une partie de lui désirait la voir, la seconde lui souhaitait d'être restée bien à l'abri, loin des pensées négatives autant que puissantes qui habitaient la foule, et celles qui surviendraient inévitablement dans l'heure qui arrivait.

Lui-même n'était pas habité des pensées les plus paisibles que l'on puisse connaître. Regrets et craintes se disputaient la place avec cette colère et le dégoût qui l'accompagnait toujours depuis que l'on avait découvert la véritable coupable, et les motifs qui avaient guidé son bras vengeur. Il avait peur que cette exécution publique, au lieu de calmer les esprits, ne fasse éclater des tensions qui couvaient. Les moissonneurs allaient-ils se tenir tranquilles ? Et les artisans ? Sans parler des Réprouvés ! De ceux là, on ne pouvait attendre grand-chose.

Une main se posa sur son épaule. Nil se retourna pour voir le visage de sa mère lui sourire, d'une sourire compatissant qui disait qu'elle savait ce qui se cachait derrière le regard soucieux de son fils. Nil prit sa main dans la sienne et l'y garda, il tenta bien de lui sourire en retour mais tout l'entraînement noble qu'il avait pu recevoir ne suffit pas à donner l'illusion. Il ne serait tranquille qu'une fois que tout ceci serait terminé.
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Message par Naskia Viläme Mar 22 Nov - 21:59

Pourquoi Gaal ne s'était-elle pas donné la mort plutôt que de subir la torture de Naej puis l'humiliation d'une exécution publique devant un peuple aussi haineux qu'ingrat ? Depuis des jours et des jours, Naskia se posait cette question sans y trouver le moindre début de réponse. Malgré leur antipathie réciproque - ou peut-être bien à cause de cette animosité -, elle avait toujours cru qu'elles se ressemblaient bien plus qu'elles ne voulaient l'admettre. Il fallait croire qu'elles n'avaient finalement pas eu tant que cela en commun. Elle-même serait morte sans la moindre hésitation dans une semblable situation. D'ailleurs, elle avait toujours été certaine qu'elle mourrait jeune et dans la violence.

C'était peut-être pour cela qu'elle avait cru possible d'épancher son coeur devant Kelan, qu'elle avait cru opportun d'espérer. Mais, comme toujours, la vie avait eu tôt fait de la remettre à sa place, de lui rappeler qui elle était et à quoi elle était destinée. Évitant tout et tout le monde, elle s'était enfoncée plus loin dans l'ombre et dans les souterrains. De toute façon, elle était tenue de rester loin du monde encore un moment. Même Jewel avait été repoussé, elle ne voulait pas lui imposer le spectacle de son coeur brisé, de sa faiblesse et de sa vulnérabilité. Il en avait déjà bien trop supporté dernièrement.

Le grand jour de sa sortie de sous la terre était donc arrivé et avec lui l'ombre de la menace qui planait en permanence sur eux-autres, Réprouvés. Au plus près de l'échafaud, fondue dans la foule, elle s'était postée sur le trajet que la condamnée devrait logiquement emprunter pour grimper sur l'estrade maudit. Elle voulait la voir. Elle voulait comprendre, à toutes forces. Livide sous sa capuche, elle se sentait glacée depuis qu'elle était remontée à la surface, comme si l'ombre l'avait définitivement avalée et avait fait d'elle un spectre. Une part de son esprit s'évadait pourtant. Avec la quantité de gardes qui se trouvaient là, le reste de la ville devait être bien calme. C'était le jour rêvé pour un gros coup. ou peut-être juste pour récupérer sa dague à la Maison de la Garde.
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Message par Bastian Logren Sam 26 Nov - 9:40

Bastian s'était vu confier une tâche délicate. Avec un collègue officier, il devait surveiller les abords immédiats de l'estrade. Un cordon de gardes était déployé autour, le plus serré possible en laissant l'amplitude nécessaire aux soldats d'agir en cas de nécessité. Les deux officiers, eux, devaient faire en sorte que l'ordre demeure. Ils scrutaient la foule aux abords immédiats, guettant le moindre signe indiquant une potentielle menace. Il ne fallait pas que la foule déborde quand l'Autorité viendrait, pas plus que lorsque Gaal apparaîtrait. Tout ce petit monde était pour le moment cantonné à l'intérieur de la tour du clocher, en compagnie des leurs gardes du corps personnels et du général de la Garde lui-même.

Les mains derrière le dos, Bastian arborait l'air le plus sévère de sa panoplie. Il marchait à pas mesurés, d'une lenteur étudiée, et posait sur les citoyens réunis un regard dur. Les nobles eux-mêmes n'y échappèrent pas. Hors de question que qui que ce soit ne vienne troubler l'ordre que la Garde avait passé la matinée à mettre en place. Et comme il se rapprochait de la tour, son regard tomba sur une silhouette sombre fondue dans la population. Une Réprouvée, sans aucun doute. L'air de rien, sans modifier son allure, il continua à s'approcher.

Ce n'est que lorsqu'il fut à deux pas de la silhouette que la femme tourna la tête et que Bastian la reconnu. Naskia Viläme… Bastian serra les dents. L'amnistie instaurée pour l'événement empêchait le commandant de dire ou faire quoi que ce soit contre l'assassin. Pourtant, il y avait pas mal de choses que le commandant aurait aimé dire et faire. A commencer par la mettre en prison pour avoir causé la mort de collègues lors de son évasion. Bastian la savait innocente de ce crime commis pas Gaal, il l'avait toujours su et avait essayé de chercher d'autres pistes lorsqu'il l'avait interrogée. Cela n'excusait pas ces meurtres.

Sans marquer sa reconnaissance de Naskia, Bastian s'arrêta au niveau de la Réprouvée en laissant son regard passer sur la foule qui s'étendait derrière elle, laissant penser que ce n'était pas pour elle qu'il le faisait. Puis, lorsqu'ils eurent fait le tour, ses yeux revinrent devant et se posèrent sans équivoque sur l'assassin. Bastian posa sa main sur la garde de son épée et maintint la pause juste assez longtemps pour qu'elle comprenne. Non, il ne lui ferait rien, mais qu'elle se tienne tranquille. Il l'avait à l’œil.

Puis, il reprit tranquillement sa position initiale et reprit son parcours comme si de rien était. Il n'y en avait plus pour longtemps désormais avant que les choses ne commencent à bouger.
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Message par Autorité Sam 26 Nov - 20:29

Plus le temps passait plus l'impatience de la foule se faisait sentir. La nervosité gagnait certains tandis que d'autres sentaient bouillir leur colère dans les veines, quant aux derniers, ils étaient seulement pressés que le spectacle commence. Beaucoup faisaient passer le temps en papotant, certains préféraient se murer dans le silence. Les talsiniens continuaient d'affluer sur la place déjà bondée et tentaient de se frayer un chemin dans la foule pour obtenir un meilleur point de vue.

Enfin, la foule s'anima. La porte du clocher s'ouvrit et une quinzaine de personnes en sortit. Cinq uniformes de la Garde, largement protégés, cinq hommes et femmes armés mais habillés en civil et enfin cinq civils vêtus d'atours plus chers que ceux de tous les nobles de la place réunis : les membres du conseil dirigeant.

Entourés de leur escorte dont faisait partie Peveril Laundry, Mavtial Lua Lompork, Elinia Ol'Pri, Uade Lua Emilian, Irwind Ol'Bavroig et Gortal Lua Rondliv se succédèrent pour rejoindre l'estrade et monter les marches en bois à la file. Ils portaient sur eux le symbole de leur pouvoir : sur leurs poitrines, épinglée au niveau du cœur, une broche en argent représentait les armes de leurs familles. Tout en eux respirait l'autorité, leurs habits, leur démarche, cette façon de se tenir avec plus de dignité que le plus noble des sangs bleus, et surtout leur regard si droit, froid et distant. Ils vinrent se placer devant chacun des sièges installés sur l'estrade suivant l'ordre d'arrivée. Debout et immobiles, le regard porté au loin, ils attendirent que chacun des acteurs présents sur l'estrade se soit immobilisé à la place qu'il devait occuper. Chacun des gardes du corps, habillés en civil, prit place derrière l'un des sièges, les gardes se placèrent aux quatre coins de l'estrade, le dernier suppléant derrière les gardes du corps, et le général de la Garde s'installa à la droite de Mavtial. Alors, l'Autorité s'installa dans une uniformité impeccable.

Le silence tomba sur la place.

Cette mise en scène avait été travaillée. Il y avait eu débat mais même Uade avait fini par accepter de se plier à cette mascarade. Elle d'habitude si portée sur la miséricorde, et bien plus encore depuis la naissance récente de son enfant, avait aujourd'hui une expression aussi froide que celle de ses collègues. Elinia n'avait pas de difficulté à afficher cette distance qui lui était coutumière, même si elle avait envie de tout sauf de se trouver là. Irwind, lui, était désolé qu'ils en soient venus à ces extrémités mais acceptait cela comme étant de son devoir. Quant à Mavtial et Gortal, même s'ils n'étaient pas heureux de cet événement, leur entraînement militaire les aidait à accepter cette nécessité.

Quand tous furent installés, Peveril Laundry s'avança sur le devant de l'estrade. Ce faisant, il s'assura que chaque garde placé aux points stratégiques pour la protection des personnes exposées sur l'estrade était à sa place. Il n'avait que peu de doute à ce sujet, sachant pertinemment comment avait été conçu le plan, mais deux précautions valant mieux qu'une, constater la bonne exécution de la stratégie le rassura.

En tant que chef du pouvoir exécutif, le général de la Garde était le porte parole de l'autorité, ce jour. C'est pourquoi il se porta au devant de l'estrade, à la vue de tous, et brandit un rouleau de parchemin qu'il déroula devant ses yeux pour en lire le contenu à voix haute et forte pour que toute la place puisse l'entendre. Ce ne serait peut-être pas le cas, mais le message circulerait bien assez vite grâce à ceux qui entendraient.

« En ce jour, 9eme jour du premier mois d'été de l'an 1139, comparait Gaal, inconnue de l'état civil, pour les crimes dont elle s'est rendue coupable envers les personnes de Laneb Onevin, moissonneur, mari et père, mort assassiné, et Earl Printess, artisan verrier, sans famille, torturé et mutilé, tous deux citoyens de Talsinia. L'accusée a elle-même reconnu sa culpabilité en la présence de la Garde. Pour ces crimes jugés inhumains, la Garde et l'Autorité ont décidé de la sentence. Gaal est donc condamnée à la mort par décapitation lors d'une exécution publique. »

Une fois la lecture achevée, le général replia le parchemin. Un silence de mort planait sur la foule. La population retenait son souffle dans l'attente du spectacle promis. Peveril se retourna vers l'Autorité. Mavtial inclina la tête sans un mot. Alors le général se tourna vers les deux officiers restés au bas de l'estrade, surveillant la foule de plus près.

« Faites venir la condamnée. »

Le commandant acquiesça pour montrer qu'il avait compris et se dirigea vers la porte de la tour. Gaal apparut bientôt, flanquée de deux gardes qui la tenaient par les bras pour l'aider à marcher vers l'estrade qu'elle ne pouvait voir, car un bandeau avait été placé sur ses yeux. La Réprouvée portait de lourdes chaînes aux poignets, elles avaient été mises pour le visuel plutôt que pour une utilité réelle, car Gaal ne risquait pas de s'enfuir. La place était trop bien gardée, même avec la complicité de la foule jamais elle ne pourrait s'enfuir. Pour ceux qui avaient connu la femme, impossible de ne pas remarquer à quel point elle était diminuée. Elle avait maigri, elle qui n'était déjà pas bien corpulente même pour une Réprouvée, et ses pas étaient marqués par la fatigue. Un homme vêtu d'amples vêtements larges et sombres suivait le trio, le visage masqué par une cagoule noire. Impossible de savoir quel garde se dissimulait sous le costume, seule une poignée de personnes savait qui était l'homme désigné pour mettre fin à la vie de la Réprouvée.

On aida Gaal à monter les marches et elle fut laissée au milieu de l'estrade, exposée à la vue de tous.

« Condamnée, tu sais ce qui t'attends. As-tu une dernière parole ? » demanda le général.

« Oh oui j'en ai une... » répondit Gaal d'une voix enrouée mais où se lisait sans peine le sarcasme.

Un sourire narquois étira ses lèvres.


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Message par Kelan Dim 27 Nov - 10:40

La pièce de théâtre commença finalement lorsque l’Autorité s’avança, avec beaucoup trop de cérémonies pour que cela paraisse naturelle. Elle souhaitait montrer sa fermeté et sa main mise sur la ville, et elle y parvenait, à en voir les réactions subjuguées des habitants de Talsinia. A n’en point douter, elle était là, la véritable raison de tout cette organisation. Rappeler à tous qui dirigeait la ville. Gaal n’était, pour le coup, qu’un pion.

Kelan écouta le message d’une oreille distraite. Tous savaient pourquoi ils étaient là. La femme fut annoncée, puis escortée jusqu’à l’estrade de son exécution. Le voleur était trop loin pour la discerner parmi la foule, mais lorsqu’elle monta sur l’édifice de bois, il ne put que constater avec affliction l’état de la jeune femme. Diminuée, elle avait certainement été privée de rations pendant des jours et dû subir un traitement qu’il ne souhaitait à personne, même à elle. Et malgré cela, elle arrivait à adopter cette expression si typique qu’elle savait prendre et qui vous donnait envie de lui en coller une bonne. Cela n’annonçait rien de bon.

Ce fut ce moment où son lieutenant le siffla. Détournant le regard du spectacle auquel elle allait s’adonner, Kelan suivit l’indication qui pointait une entrée de la place. Lokis. Il avait les traits tirés, accentuant la taille de sa cicatrice. Il avait surtout la mine sombre, celle des mauvais jours. Son inquiétude monta alors d’un cran. Allait-il faire quelque chose d’insensé ?

Le chef de bande eut pour première intention de se précipiter vers lui, mais la garde scrutait, et maintenant que le spectacle avait commencé, changer de position deviendrait suspect. Il fallait agir discrètement. En voleur.
Kelan se faufila alors jusqu’à l’un des siens et murmura des ordres. Le premier était de serrer Naskia de prêt. Le second, se tenir prêt à contrôler Lokis. Le dernier d’épier tous les faits et gestes, de tout le monde. Lui-même continua ensuite son chemin jusqu’à son alter-ego et s’annonça en faisant un grand signe de la main.

- Lokis ! Mon ami ! Tu es en retard ! Viens par ici, la vue y est meilleure !


Ce n’était pas vrai. Mais cela suffisait à attirer l’attention sur lui. Et à mettre plus de gardes sur son dos s’il se prenait l’envie de faire un esclandre ou de vouloir tenter quelque chose. Kelan avait le curieux sentiment de quelque chose se tramait, sans parvenir à y mettre le doigt dessus. Ses inquiétudes quant à savoir si Lokis savait qu’il s’était débarrassé de son lieutenant s’évanouirent instantanément maintenant que la tension montait d’un cran.
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Message par Athénaïs Dim 27 Nov - 20:42

Adossée contre le mur d’un bâtiment située dans une petite ruelle ombragée, Athénaïs attendait patiemment que son petit frère daigne quitter leur maison. Ce matin, elle devait se rendre au domicile de son précepteur afin de le rencontrer et de faire un point sur la scolarité du jeune garçon. Ce dernier, malheureusement, n’était pas très coopératif et comme à son habitude, prenait tout son temps. A croire qu’il aimait mettre la patience de sa sœur à rude épreuve. Enfin, la porte s’ouvrit et le jeune Arthur sortit enfin dehors, en traînant des pieds et la mine pas vraiment réjouie. Il rejoint sa sœur en silence en enfonçant ses poings dans ses poches.

Cette attitude fit sourire la jeune femme qui savait très bien qu’elle n’avait rien d’hasardeuse. Arthur n’avait pas été très sérieux récemment et son comportement pendant ses cours s’était dégradé. C’était la raison pour laquelle il était nécessaire de rencontrer son professeur et comme son père ne pouvait se déplacer, la tâche échut à Athénaïs. Pour rejoindre le domicile de ce dernier, il fallait traverser la ville et passer notamment par la Grand’Place. Ils étaient partis de ce fait suffisamment tôt pour avoir le temps de faire le trajet et arriver à l’heure.

Malheureusement, au fur et à mesure que le frère et la sœur s’approchaient de la place ils purent entendre distinctement une clameur populaire en émaner. Cela n’aurait pu avoir rien d’étonnant si en plus de cela une foule incroyable y convergeait. L’instinct d’Athénaïs lui intima d’arrêter sa progression vers la Grand’Place, ce qui ne fut visiblement pas du goût de son frère.

- Qu’est ce qui se passe à ton avis ? Tu crois que le festival a commencé ?

- Ne sois pas idiot, il aura lieu le mois prochain. Viens, nous allons emprunter un autre chemin.

- Mais je veux savoir ce qu’il se passe !

Têtu comme une mule, le jeune garçon lui tira la manche pour l’inciter à se rendre sur la place comme toutes les autres personnes présentes autour d’eux. Athénaïs soupira et abdiqua pour lui faire plaisir.

- Très bien, mais 5 minutes seulement, n’oublie pas qu’on nous attend.

Un large sourire victorieux se dessina sur le visage de son frère qui la devançait de quelques pas. Athénaïs avait totalement oublié l’évènement qui devait se produire ce jour-là sur la Grand’Place et si elle s’en était souvenue, il était certain qu’elle n’aurait pas cédé à son frère et aurait emprunté une autre voie. Ce n’est que quand elle entendit un passant souhaiter la mort de la meurtrière que les choses lui revinrent en mémoire. Ses yeux se posèrent à ce moment-là sur une affiche placardée à un mur annonçant ce jour l’exécution de la femme qui avait visiblement assassiné le père de son ami, Laneb Onevin.

Athénaïs sentit sa gorge se serrer, même si elle tenait la famille Onevin en très haute estime et qu’elle trouvait le fait d’avoir découvert la meurtrière une bonne chose, elle n’avait aucune envie d’assister à sa mise à mort. Encore moins que son frère y assiste.  Inquiète, elle chercha ce dernier des yeux. Il se trouvait déjà sur le parvis de la Grand’Place et lui faisait de grands signes pour l’inciter à le rejoindre.

-Dépêche-toi, Athé ! Ça va commencer !

Bien décidée à ne pas participer à ce sombre événement qu’elle trouvait plus dérangeant qu’autre chose, elle se mit à la poursuite de son frère. Cependant, la foule présente était telle qu’elle ne parvint jamais à le rejoindre et le perdit de vue. Elle se retrouva bien vite entourée par des centaines de personnes toutes visiblement très pressées de voir la coupable punie. Athénaïs tenta de se frayer un passage mais c’était peine perdue. Elle se dressa alors sur la pointe des pieds pour tenter de repérer son âne de frère mais là encore, c’était inutile. Désespérée, elle soupira longuement, n’ayant d’autre choix que de subir le spectacle.

C’était d’ailleurs l’heure visiblement car tout d’un coup, un silence de plomb s’abattit sur la place. Athénaïs était bien trop loin et trop petite pour pouvoir apercevoir quoique ce soit, ce qui n’était pas plus mal. Cependant, elle entendit distinctement le discours qui fut prononcé par un homme à la voix grave et pleine d’autorité. Il annonça la peine de mort de la femme prénommée Gaal. Athénaïs n’avait jamais assisté à une mise à mort et aurait souhaité que cela continu. Elle était surtout anxieuse de savoir que son petit frère puisse voir quelque chose. Toute anguille et curieux qu’il était, elle était sûre qu’il était parvenu à se trouver une place de choix dans l’assistance.

L’idée qu’Arthur soit le témoin d’une scène aussi violente alors qu’il était encore si jeune lui parut insupportable et surtout, son père risquait fortement de lui en vouloir de ne pas être intervenue. Alors se moquant de déranger les autres, elle se faufila entre les badauds en jouant des coudes, arrachant à certains d’entre eux des remarques et grognements désobligeants. Après quelques instants de lutte, elle finit par repérer la frimousse de son frère totalement absorbé par ce qui se déroulait sous ses yeux.

- Viens par ici, nous n’avons pas le temps pour ces bêtises.

Le tirant par le col tout en le réprimandant, elle essaya de le détourner de la scène. Malgré ses protestations, le garçonnet se laissa faire et alors qu'ils s'apprêtaient à traverser la foule en sens inverse, ils tombèrent nez à nez avec Bern Onevin, visiblement peu ravi d'être là.

-Salut vous deux, c'est sympa d'être venus...

Les yeux du jeune homme étaient légèrement rougis et sous ses yeux d'immenses cernes se dessinaient. A ses côtés, sa mère et sa soeur étaient en larmes, se tenant affectueusement dans les bras comme pour se donner du courage. Athénaïs lui adressa un faible sourire, elle comptait lui répondre mais elle fut interrompue par la voix de Gaal qui, du haut de son estrade, annonça d'une voix caverneuse qu'avant de mourir elle avait une dernière volonté à formuler. Cela tint en haleine toute l'assemblée, Athénaïs y compris qui se tourna vers le centre de toutes les attentions pour voir la jeune femme en piteux état admirer l'effet qu'elle venait de produire.
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Message par Indis Lun 28 Nov - 15:13

Il y en avait du beau monde... Trop pour une seule. Aussi, je comptais sur la présence de mes deux semblables mêlés à la foule afin de scanner les esprits échauffés. Nous étions à présent en place, formant un triangle parfait qui englobait la population. Moi, coté entrée des artistes à une distance toujours raisonnable et discrète. Mon 1er semblable à l'opposé de moi, du coté de la taverne et à la pointe du triangle devant même l'estrade mortelle, Juilan faisait le guet. A tour de rôle, je les consultais afin de ne rien louper des pensées Talsinienne même s'ils étaient moins puissant que je ne l'étais, ils m'étaient d'une aide précieuse. En me projetant dans leur propre esprit je parvenais à savoir quelles pensées habitaient les personnes autour d'eux. C'est ainsi que je trouva, la famille Ol'Shullan, réunie au complet pour l’élèvement. Bien entendu Nil m'était inaccessible mais je le trouvais dans les pensées de sa mère qui serrait sa main avec l'espoir de l'apaiser. Chassant ma belle-famille et mon promis d'un battement de cil, je poursuivis mes recherches... Plus l'heure avançait et plus la colère montait dans les pensées. J'en avais mal au ventre de la ressentir et mal aux tripes de sentir la douleur de certains. Des réprouvés accablés de chagrin par ce qu'il allait arriver. Mais aussi de ceux qui pleuraient Laneb Onevin.

Les portes du clocher s'ouvrant, la Garde redoubla d'effort tandis que les têtes couronnées entraient en scène. Je sondais une énième fois la foule avant de porter mon attention sur les zozos endimanchés qui nous servaient de dirigeant. Pathétiques dirigeants. Je plissais les yeux afin de voir, non pas avec mes yeux mais avec mon esprit. Si j'avais été devant eux, j'aurai été capable, je pense de leur cracher au visage. Les cinq étaient là, à nous faire une mascarade millimétrée alors qu'aucun d'eux n'avaient de réelles envies ou raisons profondes que l'exécution se passe comme elle était prévue. J'étais révoltée d'apprendre cette vérité là. Et je réfléchissais à toute vitesse afin de savoir s'il était bon ou non d'agir. D'une façon ou d'une autre. J'avais sous la main, une place entière remplie de pantins qui pouvaient me servir à tous moment de marionnettes afin de stopper l'irréparable. Ou bien je pouvais prendre possession d'une tête couronnée afin qu'elle même prononce la suspension de la peine. Cela allait soulever la foule et je ne pourrais contenir tout le monde... C'est rageuse que j'abandonnais ce plan miteux tandis que Gaal faisait son entrée.

Pittoresque entrée. Mes tripes se tordent et la bile me monte immédiatement à la gorge à peine ai-je concentré mon esprit sur le sien. Je place ma main devant ma bouche de peur de salir les pavés -et les gens autour de moi- afin de continuer mon escapade dans sa tête. Par l'unique. Pourquoi ne s'est elle pas donné la mort avant de subir tout cela? Elle est diminuée physiquement par maintes mauvais traitements et son esprit est tant tortueux que j'ai peine à m'y retrouver. Le premier sentiment que je trouve est bien entendu la peur. Et je la reçois comme la mienne. Je m'applique immédiatement à panser ce sentiment afin qu'elle puisse partir sans crainte comme elle le souhaite, elle. Avec ce qu'elle a réussi à cacher aux yeux de tous. Je reconnaissais bien là une Réprouvée. Puis enfin je perçois une sournoise pensée alors qu'elle parle de sa voix aussi maigrichonne que son corps. Ma bouche forme un O et immédiatement je lui bloque la parole. Piouf. Esclandre évité de peu, la garce voulait dévoiler les Libérés à tous. J'avais bien prévenue Naej de cette hypothèse... Et je ne me gênerai pas pour le lui souligner. En attendant j'ai en suspend sa langue de la seule force de mon esprit et je dois trouver le moyen de l’empêcher de parler dardar avant que mon don ne faiblisse.

Et si la clef était elle même? Je souffle doucement afin de détendre mes muscles et ferme brièvement les yeux. Comme si je prenais une image dans ma main, je prends sa pensé contenant la secte des Libérés -comme elle nous appelle- ainsi que les paroles que Gaal voulait prononcer puis je les serre tant dans mon poing, dans son esprit, qu'elles en deviennent poussière dans celui ci. En un souffle, je les efface de sa mémoire alors que son visage change subtilement d'expression. Son sourire et son sarcasme s’effaçant comme si elle avait pris conscience qu'elle faisait fausse route en adoptant cette attitude.
Afin de combler ce blanc, qui semble pour tous -y compris Gaal- passer pour un trou de mémoire, je remonte d'en elle ce que je peux trouver de bonté, de joie, d'humanité et de courage sans pour autant lui retirer ce qui fait d'elle une femme forte. Et je lui soumets avec douceur, la voix des excuses, sans la contraindre à les prononcer. Peut être qu'ainsi l'Autorité se montrera conciliante et sera en phase avec leur soi intérieur. En ne la condamnant pas ainsi...
Mon esprit se détache petit à petit du sien jusqu’à redevenir spectateur au même titre que les autres. dire. Vidée, mes mains tremblent et ma vision se brouille mais je suis loin de fléchir. De la colère emporte mon esprit du coté de l'entrée de la place, à ma droite. Je détourne la tête quelques secondes et y vois le chef de bande, Kelan appeler un certain Lokis. Celui ci même chargé de colère, à fleur de peau... Et pour des raisons évidentes que je lis sans peine. Pour le moment, il était sous surveillance, rien donc à signaler. Et à en croire la quantité de gardes qui le regardent, je peux continuer mon manège sans trop me soucier de lui. J'ouvre donc grand mes oreilles et mon esprit afin d'entendre le discourt -remanier- de Gaal.
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Message par Azuryth Illïyan'Mu Mar 29 Nov - 20:07

 La tension était montée d’un cran dans la foule mais aussi dans son escouade. Le temps passait et l’impatience ne jouait pas en leur faveur. Azuryth fit se rassembler ses gardes afin qu’ils fassent leur rapport et afin de les calmer un peu. Tout allait bien d’après leurs dires, aucune hostilité outre l’animosité de la foule et les autres escouades semblaient bien se porter. Tant mieux.

 Au loin, le son de la foule se fit plus intense quelques instants et le lieutenant vit la porte s’ouvrir et le groupe d’une quinzaine en sortir. Il observa quelques instants, son escouade aussi, puis distribua ses ordres. Le premier groupe aérien ira se poster sur une maison un peu plus en avant et un second groupe ira se placer en face du premier, sur un autre toit. Les groupes trois et quatre iront se dissimuler dans la foule, non loin de l’entrée de la rue, et le dernier groupe continuera de filtrer les retardataires. L’escouade salua son officier et exécuta les ordres sans broncher. Chaque garde s’était un peu calmé en sentant le calme apparent de leur chef.

 Le spectacle de l’autorité s’était terminé durant le briefing et la foule était maintenant silencieuse face à l’accusée qui semblait dire quelque chose. Du coin de l’œil, Azuryth aperçut un type assez louche, de par sa taille mais aussi de par son apparence, ou encore de l’aura qui se dégageait de lui. Il semblait en colère, peut-être un peu trop. Le garde se dit qu’il devait être un chef de bande et que, peut-être, tout ne se passait pas comme prévu. Deux choses ne lui plaisaient toutefois pas. Le bourreau et ce nouvel arrivant. Il répugna une envie de le prendre en filature, ayant des ordres bien précis et ne pouvant passer outre sous peine de mettre toute l’œuvre en danger.

 Faisant quelques pas pour avoir une meilleure vue sur l’homme et sur l’estrade, il vit un autre homme le saluer à distance et les observa quelques instants avant de recentrer son attention sur toute la place, ainsi que sur l’estrade.
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Message par Naskia Viläme Mer 30 Nov - 21:57

Immobile et fondue dans le décor comme dans la foule, Naskia laissa Bastian Logren approcher sans chercher à lui échapper. Ce jour-là, il ne pouvait rien contre elle. Sans bouger de là où elle était plantée comme une racine mais détendue, prête à disparaître si nécessaire, elle l'observa qui faisait mine de ne pas la voir et retint un sourire narquois. Il avait du charisme, elle devait le reconnaître, et une autorité indéniable. Il avait le sens du rythme et du décorum également. Un peu comme elle, en fait. Dans une autre vie, ils auraient pu être les meilleurs ennemis du monde. Ils se ressemblaient trop pour leur propre bien. Au moment opportun, elle soutint son regard sans que la moindre expression anime ses traits glacés. Ses yeux même semblaient vides, offrant à Bastian exactement ce qu'il désirait : l'image d'un assassin froid et sans âme qu'il aurait plaisir à pourchasser et enfermer. Il avait besoin d'un ennemi et elle le lui donnait sans la moindre hésitation, sans même y réfléchir, parce qu'elle était ainsi faite. Ou plutôt, parce que c'était ainsi qu'on l'avait faite. Et ça n'avait rien à voir avec sa naissance.

Un démon intérieur la poussait à le provoquer, même en ce jour de trêve générale. Elle avait envie, elle mourait d'envie même, de le pousser à bout jusqu'à déclencher une bagarre, une émeute inoubliable qui enflammerait la ville entière rassemblée sur cette place. Et dans ce chaos général, elle jouirait du spectacle de ses semblables éructant des injures et échangeant des coups tels des animaux enragés. Preuve serait faite que les Réprouvés n'avaient rien à envier au reste de la population tout aussi prête à se laisser dominer par de bas instincts. Davantage même, peut-être. La tentation lui brûla les doigts, les rétines, son coeur battit plus fort, puis le moment passa comme un souffle. Le cher Commandant se détourna et la vie reprit son cours. Le brouhaha des lieux lui parvint à nouveau et ses sens se remirent à fonctionner comme ils le devaient. Peut-être avait-elle envie de mourir, au fond. Mais le moment était passé et on ne remontait pas le temps.

L'arrivée de l'Autorité eut le mérite de la distraire de ses dangereux désirs mais pas de calmer ses pensées morbides. Elle haïssait ces gens imbus d'eux-mêmes, certains de leur supériorité et pourtant esclaves aveugles d'un pouvoir inégalitaire et intolérant. Elle haïssait la ville elle-même, le soleil qui brillait et le ciel au bleu pâle détestable. Elle haïssait le monde, ce jour-là, et ça la pétrifiait. Elle en était là de ses ruminations infernales quand le silence se fit. Après un discours insupportablement convenu, on amena enfin Gaal et il lui sembla que le temps suspendait sa course encore une fois. Elle était méconnaissable, hormis pour la haine qu'elle exsudait de manière incroyablement visible. Pourquoi s'était-elle laissée mener à ce point, Naskia ne parvenait décidément pas à se l'expliquer. Il n'y avait là ni honneur, ni dignité.

Elle savait les siens présents. Elle se sentait surveillée, entourée, protégée aussi, mais rien ne parvenait à percer le brouillard froid et haineux qui l'enveloppait depuis des jours. Elle se sentait loin d'eux tous, plus proche de la mort, plus assassin que jamais. Longtemps auparavant, elle avait vendu son âme pour épargner celle des autres, mais à présent elle se sentait rattrapée. Le tribut devenait peut-être trop lourd. Elle avait besoin de reprendre des forces pour supporter à nouveau son fardeau. Dès que Gaal aurait répandu son dernier venin et son sang, elle s'éclipserait. Le souffle lui manquait trop, elle était trop pâle et trop faible. La fièvre, peut-être. Ou juste une immense lassitude. Il fallait en finir avec cette épreuve honteuse et disperser cette foule avide de mort. Un long silence la surprit pourtant et quand elle se concentra sur la condamnée pour vraiment la regarder, elle découvrit avec stupéfaction que son expression s'était modifiée. Le sarcasme avait quitté ses lèvres et ses traits s'étaient détendus. un affreux doute saisit l'assassin mais il lui était impossible d'imaginer ce qui se passait réellement.
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Message par Nil Ol'Shullan Dim 4 Déc - 9:13

Les yeux de Nil ne ratèrent rien du spectacle. Non pas celui que tout le monde croyait voir mais celui qui se déroulait en coulisses, et auquel il avait participé. À quelques pas devant lui, Juilan était l'un des meilleurs indices permettant au Libéré de suivre le fil des événements. Nil savait que son esprit largement ouvert visitait ceux de tous ceux qui l'entouraient. Tous, sauf le sien, bien entendu. Son rôle n'était encore qu'une toute petite partie de sa tâche la plus importante. Nil savait aussi que dans un autre coin de la place Nena faisait la même chose, son esprit plus calme par nature maintenait la rébellion à distance. Son don était d'une puissance insuffisante pour quoi que ce soit de plus que de lire et manipuler les émotions humaines, elle excellait dans cet exercice cependant. Mais ce qu'il ne savait pas c'est si Indis était venue ou non.

Ce fut Juilan qui mit fin à cette interrogation. Le médium n'avait pas vu Nil, mais Nil lui le voyait parfaitement. Ce n'est que lorsque Juilan tourna les yeux vers lui sans hésitation qu'il comprit qu'Indis était là. Elle l'avait trouvé malgré la foule, malgré le silence de son esprit. Le Libéré ne fit pas mine d'avoir reconnut son semblable, il se détourna du médium comme si de rien était. Personne ne devait faire le lien entre le noble et le simple citoyen. Mais de ce bref contact il tira un réconfort égoïste. Savoir la puissante médium sur place tranquillisait son esprit. Avec elle ici, tout se passerait bien.

L'Autorité entra alors en scène. Toute cette mise en scène… Nil sourit ironiquement en songeant aux dirigeants des Libérés, qui n'avaient rien à envier à ces cinq là. Tous les dirigeants étaient contraints de mettre les formes, de maintenir des apparences, pour que les troupes continuent à les suivre. Même s'il ne les avait jamais vu, Nil devinait que les chefs des Réprouvés n'étaient pas mieux. C'était ainsi, il fallait le reconnaître. Et puis ce fut au tour de Gaal de monter sur scène. Le Libéré était bien placé pour savoir que les chaînes à ses poignets ne servaient à rien d'autre qu'à servir les apparences (encore) car sous le bandeau se cachait un regard vide. Gaal n'avait pas la moindre idée de qui se trouvait devant elle. Du moins, elle pouvait tout supposer mais ne serait sure de rien.

Le cœur de Nil se durcit. Cette femme avait tuée et torturé deux des leurs, il n'y avait aucune pitié à ressentir pour cette pitoyable créature. Elle ne recevait que ce qu'elle méritait. Mais quand le général de la garde laissa la parole à la condamnée, Nil eut peur. Il savait bien sûr que la prisonnière avait raconté des élucubrations au sujet d'une secte secrète à Talsinia, il savait que la Garde s'était gaussée d'elle et que personne ne l'avait prise au sérieux. Il craignait cependant qu'une parole de trop ici, devant la quasi-totalité de la population de la ville, ne soit source de catastrophe. Et ce sourire qui laissait présager le pire…

Nil reporta aussitôt son regard sur Juilan. Le médium avait reçu des ordres, il devait surveiller les pensées de la condamnée et faire en sorte qu'elle ne puisse pas être entendue au cas où ses paroles poseraient problème. Et manifestement, c'est ce qu'il s'apprêtait à faire. Mais son geste suspendu alerta Nil. Il se passait quelque chose. Sur l'estrade, la condamnée, si sûre d'elle un instant auparavant, était étrangement silencieuse. Son expression, même avec les yeux bandés, s'était visiblement modifiée. Il n'y avait qu'une personne dans tout Talsinia qui était capable d'avoir un tel effet sur une personne. Et Nil dut se retenir pour ne rien laisser transparaître du sentiment de triomphe qui le gagna, de l'orgueil d'avoir été le plus fort, et celui d'avoir formé la personne la plus puissante de la ville. Avec elle dans leurs rangs, personne ne pourrait jamais faire de mal aux Libérés.
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Message par Bastian Logren Dim 4 Déc - 9:32

Cette matinée mettait les nerfs de Bastian à rude épreuve. L'officier devait garder l'apparence de celui qui contrôle la situation mais il avait conscience que cela ne tenait qu'aux apparences, justement. Un faux pas, une seule voix plus haute qu'une autre et cet écran de fumé pouvait s'évaporer.

Le regard de Naskia, cette Réprouvée froide et calculatrice, avait rendu Bastian plus nerveux encore. Elle lui avait rendu son regard avec un aplomb typiquement Réprouvé, une assurance qui laissait penser au garde qu'elle pouvait entrer en action à tout moment. Son avertissement, elle l'avait saisi, il n'en doutait pas, mais elle semblait ne pas s'en soucier. Comme si elle se savait protéger quoi qu'elle fasse. Elle se trompait pourtant, car la trêve instaurée pour le temps de l'exécution ne durerait pas, et bientôt il serait de nouveau en droit de l'arrêter pour qu'elle paye ses crimes.

Quand l'Autorité apparut, la tension dans les muscles de Bastian était à son comble. Il savait que Peveril avait tout prévu pour la sécurité de leurs dirigeants, mais un accident arrive bien plus vite qu'on ne le croit. Et le général le savait lui aussi, à en juger par ses regards vers les différents points stratégiques qu'il avait fait protéger. Le commandant, lui, avait placé sa main sur le pommeau de son épée. Il ne regardait pas directement Naskia mais gardait la Réprouvée dans son champ de vision. Au moindre signe hostile de sa part, il la neutraliserait.

Mais l'assassin ne tenta rien. Pas même quand sa camarade (quoi qu'on pouvait en douter puisque Gaal avait tenté de faire accuser Naskia pour son crime) passa devant elle. Cela ne rassura pas pour autant Bastian, qui s'attendait à un coup fourré, à tout moment.

Gaal monta finalement sur l'estrade sans que rien ne se passe. La condamnée avait le droit à ses dernières paroles avant de mourir. L'assurance avec laquelle elle accepta d'en user laissa supposer le pire au commandant, qui se prépara à l'affronter selon ses moyens.
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