Faustine Ol'Shullan

S'il y a un truc qui vous marque chez Faustine, ce sont ses yeux. Verts, presque émeraudes, ils peuvent vous hypnotiser un canard en furie dans une volière. C'est plutôt une jolie fille, des traits fins, pas très grosse, pas trop grande, Peut être un peu planche à pain… Ses cheveux sont blonds et très fins, ils sont souvent bien coiffés même si quelques mèches retombent souvent sur les épaules de la jeune femme. Par contre, elle est pâle, limite fantomatique en fait… Mais bon, ça lui donne un genre de Blanche-Neige blonde, c'est plutôt pas mal… Si, si ! Avec l'attitude noble qui va avec même ! Elle a l'habitude de se tenir droite, sans être hautaine et d'être bien dans son rôle. Elle s'habille le plus souvent en robe, même si parfois les pantalons sont de mises. Mais elle ne va jamais chercher à paraître plus qu'elle n'est… Une brave gosse somme tout !

   

Faustine est quelqu'un de volontaire et déterminée. Car non seulement elle est une femme, issue d'une famille noble, mais en plus, elle est druide. Donc, pour en arriver là où elle est aujourd'hui, il a fallu qu'elle apprenne à se faire respecter et à se forger une place légitime. Donc, elle a du caractère, de l'autorité, mais sais aussi faire preuve de douceur et de charme, un petit mix qui fonctionne bien quand elle veut obtenir quelque chose. En plus de ça, notre jeune gérante est têtue, et va au bout de ce qu'elle entreprend.

Avec les enfants, c'est une femme souriante, attentionnée et ferme, qui n'hésite pas à poser à cadre et à le faire respecter. Elle est aussi passionnée, par son métier, sa religion et les valeurs qu'elle défend au sein des Libérés. C'est une actrice hors pairs, qui sait se faire très discrète lorsque le besoin s'en fait sentir. Du coup, son entêtement, sa passion et sa détermination lui posent parfois quelques problèmes, mais jusque là, rien de grave. Enfin, c'est une femme généreuse, qui a le cœur sur la main et ne va pas hésiter à venir en aide aux plus démunis, lorsqu'elle juge que cela est juste.

                 

Faustine est née dans l'une des plus anciennes familles de Talsinia. Son père, Karl, est un druide reconnu et respecté de toute la ville et la noblesse, notamment, n'hésite pas à venir le consulter dès que nécessaire. Sa mère, Adriana, vient des quartiers artisans. Elle est herboriste et tient une boutique dans les Hauts Quartiers, très fréquentée. Tous deux sont des parents aimants, parfois sévères, mais toujours juste. Lorsque Faustine a deux ans,  Karl et Adriana souhaite avoir un second enfant. Mais ils se rendent compte que cela n'est malheureusement plus possible pour la pauvre femme de concevoir. Alors, ils se rendent à l'orphelinat et leur choix se porte rapidement sur un petit garçon brun, qui se nomme Nil. Il a alors neuf ans. Très vite, Faustine et Nil lient une complicité très forte et deviennent fusionnels dans leur relation frère/sœur.

Leurs parents appartiennent tous deux au groupe des Libérés, c'est d'ailleurs là-bas qu'ils se sont rencontrés… Ils sont aussi de confession lunive. Ils élèvent donc leurs enfants dans les valeurs que ces deux courants apportent, que ce soit respect de la vie, de l'autre, la croyance en l'Unique, la défense des causes justes et tout ce qui va avec. Nil comme Faustine se retrouvent dans ce que leurs parents leur transmettent.

Dès sa tendre enfance, Faustine manifeste un vif intérêt pour le métier de ses parents et plus particulièrement celui de son père. Voyant que leur fils adoptif n'a pas l'air de vouloir s'engager dans cette voix, Karl prend donc la décision de faire de sa fille, son apprentie. Il est un peu inquiet, au début, sachant la réputation des femmes druides et tente donc de prévenir Faustine ce que cela pourrait entraîner. Mais ses doutes s'envolent bien vite lorsqu'il voit quel caractère sa fille développe…

En effet, malicieuse, la petite fille arrive tôt à mener par le bout du nez les divers instructeurs qui viennent lui faire cours. Elle sait ce qu'elle veut et n'en démord pas jusqu'à ce qu'elle l'obtienne. Mais pas comme une petite fille pourrie gâtée, non ! Elle se donne les moyens de l'obtenir… Par exemple, elle travaille bien et devient une très bonne élève, gagnant ainsi la cause de ses professeurs. Les domestiques, qui avaient peur, au début, de son apprentissage druidique, apprennent à la connaître et finalement… à l'apprécier.

Et la petite fille devient jeune fille, continuant de cultiver sa foi et développant son action au sein des Libérés. Et puis, plus elle grandit, plus elle sait que son activité de druide ne suffira pas à lui assurer un avenir sûr. Et elle ne veut surtout pas vivre au crochet d'un homme. Elle réfléchit alors à ce qu'elle pourrait faire de sa vie. C'est en se baladant dans les rues de Talsinia que l'idée la frappe comme une évidence. Elle croise un groupe d'enfants qui jouent dans la rue, n'ayant l'air d'appartenir à aucune famille, et repense à l'orphelinat, Nil et le bonheur qu'il a pu trouver en ayant une vraie famille. De plus, tactiquement, cela peut s'avérer être un sacré avantage pour les Libérés. Elle en parle donc le soir même à ses parents, qui, après réflexion, approuvent.

Faustine a alors dix-sept ans. Elle prend donc rendez-vous avec la gérante de l'orphelinat de l'époque, qu'elle sait vieillissante et sans enfants, et lui explique qu'elle souhaite devenir son élève. Elle met en avant son excellente scolarité, sa patience avec les enfants, sa détermination, son esprit de rigueur et son sens de l'organisation. Bref, toute une palanquée d'arguments, qui font que la vieille femme accepte. La jeune druide-apprentie gérante passe donc l'année qui suit à l'orphelinat, à apprendre les ficelles du métier. Elle fait connaissance avec les bambins par qui elle est tout de suite adoptée. Elle aura un peu plus de mal avec le reste du personnel, qui craint son côté druidique. Mais à force de travail, de conviction, de caractère et de  dévouement à son travail, Faustine réussit à se faire une place dans tout ce petit monde.

Elle les quitte seulement le temps de ses deux saisons de Service Civique… qui semblent passer lentement, très lentement. Enfin, le bout de ces six mois arrivent et Faustine retrouve avec plaisir l'orphelinat et toutes les personnes présentes. La vieille gérante la forme encore durant un peu plus d'une année, et décide de lui passer le relais alors que notre jeune femme a vingt ans. Et Faustine s'empare de la place d'une main de maître, faisant tomber les derrières barrières de méfiance de son personnel et introduisant doucement les possibilités qu'offre l'institution, au sein des Libérés.

Cela fait maintenant trois ans que Faustine est responsable de l'orphelinat. Si elle s'occupe de toute la partie administrative sans rechigner, elle préfère passer du temps avec les enfants et insiste sur les valeurs à leur transmettre, qui rejoignent beaucoup celles qu'elle-même a reçues dans son enfance. Elle n'hésite pas non plus à profiter de son héritage paternel et se sert sans crainte de ses capacités druidiques lorsqu'un enfant est malade ou a besoin de soins. Elle est aussi très active dans l'organisation des Libérés, tout en prenant garde à ne pas trahir son double jeu. Elle vit toujours chez ses parents pour l'instant, en attendant de trouver "chaussure à son pied"… Et enfin, elle entretient toujours une relation étroite avec son grand frère, qu'elle voit le plus souvent possible.

Bref, une vie bien remplie, pas le temps de s'ennuyer comme dirait l'autre…